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Webhelp : Prisons, suicide au travail, répression, et autres dangers Facebook

Webhelp, entreprise de télémarketing, 3eme du secteur a décidément tout pour plaire et montre que l’on peut travailler dans le secteur des technologies du XXIème siècle, tout en gérant les employés avec autant de bas-goût qu’au XIXème siècle : délocalisations au Maroc, relocalisations en prison (avec une plateforme de douze détenues pour longues peines dans la prison de Rennes percevant 4 euros bruts de l’heure après dédommagement des victimes , sous couvert de discours de réinsertion sociale), le suicide récent d’une télétravailleuse à domicile à la suite de laquelle la direction a dû finir par accepter de faire une déclaration d’accident de travail sous la pression efficace du CHSCT de Caen dont dépendait cette télétravailleuse.

Nous tenons à féliciter le travail des syndicalistes du CHSCT, parce que ce faisant, ils ont ouvert une brêche dans le droit du travail concernant la reconnaissance du suicide au travail, qui sera d’autant plus importante que le télétravail est amené à prendre de l’importance, dans tous les secteurs de l’informatique et des télécommunications.

Pour ce faire, le CHSCT a fourni au Parquet une lettre posthume de l’employée faisant le lien entre  son suicide et son travail. La démarche du CHSCT est d’autant plus justifiée que deux tentatives de suicides avaient déjà eu lieu dans ce centre, et que les enquêtes du CHSCT l’avaient amené à demander sans succès que les managers soient formés à la prévention de ces risques.

Mais, c’est bien le couteau sous la gorge que la direction a accepté de remplir une déclaration d’accident de travail. La direction a tout fait pour museler le CHSCT et étouffer l’affaire. Elle a choisi pour cela de se livrer à une campagne d’intimation sur Éric Blanchemain, secrétaire du CHSCT et délégué syndical CGT de l’entreprise, qui a enquété sur le suicide.

Il faut dire que le lendemain du suicide, le profil Facebook de la CGT-FAPT affichait le billet d’humeur « Journée de merde, boulot de merde, boïte de merde, chefs de merde ». Et bien qu’il s’agisse d’un profil commun à plusieurs salariés, la direction a choisi de saisir le tribunal correctionnel à l’encontre d’Eric Blanchemain personnellement, et d’engager une procédure de licenciement, qui s’est finalement soldée par une mise à pied de cinq jours.

Le syndicat de l’informatique soutient totalement l’action des syndicalistes de Webhelp qui luttent contre un taulier, et nous reviendrons très prochainement sur le site du syndicat sur l’ensemble des problématiques liées aux pratiques de Webhelp comme le travail en prison, les suicides au travail, et les dangers des réseaux sociaux Facebook qui vont bien au-delà du seul cas de Webhelp.