Émission de radio sur les outils utilisés pour le flicage généralisé

Voici l’émission Le monde merveilleux du travail du 3 octobre 2011 sur Radio Libertaire (89,4Mhz FM en région parisienne), animée par le Syndicat de l’industrie informatique. Le sujet traité est les outils utilisés pour le flicage généralisé.

Le_monde_merveilleux_du_travail.2011-10-03

Le syndicat de l’industrie informatique CNT sera présent au meeting international en Tunisie

Du 29 septembre au 2 octobre se déroulera un meeting international en Tunisie. De par sa vocation internationaliste, le syndicat de l’industrie informatique sera représenté et participera à l’intégralité des débats.

Ci-dessous vous pouvez télécharger l’appel à ce meeting ainsi que le programme complet :
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Télécharger le programme

Les travailleurs n’ont pas de patrie !

Salah, Syndicat de l’Industrie Informatique – CNT

Repenser l’anarcho-syndicalisme… vraiment ?

Il peut arriver que l’intérêt d’un texte relève davantage du symptôme qu’il constitue que des analyses et opinions qu’il expose. Tel est le cas d’un article intitulé « Repenser l’anarchosyndicalisme »*, récemment paru dans le Monde libertaire. L’ambition du titre, il est vrai, pouvait susciter bien des attentes. La signature de l’auteur, précisant son appartenance à Sud Étudiant, ne faisait qu’augmenter la curiosité…

Son objectif étant explicité, que nous disait-il, cet article ? D’abord, il faisait quelques constats pertinents, parfois évidents : que le syndicalisme constitue encore, malgré sa tiédeur généralisée, un rempart contre les ambitions du patronat ; que la tiédeur, le caractère si peu offensif des « appareils » syndicaux, s’explique en partie par le fait que les « bases » sont moins offensives que ce qu’on imagine dans la chaleur des mouvements sociaux ; que ce que Tomás Ibañez – cité en exergue de l’article, mais pour tout autre chose – appelle l’imaginaire subversif s’est transformé et n’est plus ce qu’il était au cours de la première moitié du XXe siècle, rendant inaudible les appels à la grève générale ou à la guerre sociale ; que la plupart des termes constitutifs de l’identité des anarchosyndicalistes ne sont plus précisément définis, actualisés, repensés, depuis longtemps, trop longtemps ; qu’ils se sont peu à peu déphasés d’avec la réalité de l’exploitation capitaliste mondialisée… Autant de constats que d’autres ont déjà fait, mais qu’en l’absence d’avancées théoriques ou organisationnelles d’ampleur il est bon de rappeler. Certes.

Au-delà de ces succinctes analyses et de quelques autres, l’article propose ensuite une stratégie pour « renouveler » l’anarchosyndicalisme.

Mais au fait… de quoi parle-t-on ? Anarchosyndicalisme ? La définition qu’en donne l’auteur reste vague, polysémique… ce qui peut, ici, très bien convenir à la pensée libertaire, privilégiant l’action à l’essence. La stratégie proposée par l’auteur devra donc être interprétée comme étant sa définition de l’anarchosyndicalisme.

En guise de stratégie, en somme, l’article invite les libertaire à intégrer les syndicats majoritaires, là où sont les travailleurs. Leur tâche serait de « conscientiser et radicaliser les luttes du monde du travail », « d’intégrer » ce monde étrange et de se coordonner entre libertaires pour y peser… Il n’y aurait dans cette optique « aucun intérêt pour les libertaires à s’isoler dans des organisations minuscules » explicitement anarchosyndicalistes.

Écueil éthique

De quelque point de vue qu’on la considère, une telle rhétorique suppose de se vivre et d’agir comme une sorte d’avant-garde. L’une des forces, l’une des beautés de l’anarchosyndicalisme est sa prédilection pour l’exemple sur la propagande. Montrer, bâtir et développer nos instruments et pratiques d’émancipation semble tout de même plus cohérent avec le corpus de pensée libertaire que de s’enferrer dans des logiques que les marxistes n’ont que trop pratiquées. Mais passons.

Écueil tactique

Une stratégie « d’intégration » (verra-t-on refleurir la défunte consigne maoïste, l’établissement ?), ne peut mener qu’à l’échec. Au sein d’une organisation syndicale « classique », les organes de pouvoir sont l’objet d’âpres luttes, d’obscures négociations et alliances. Les militants syndicaux dont c’est le métier (rémunérés pour assurer des fonctions dirigeantes), et certains groupuscules politiques seront toujours plus habiles que les libertaires sur le terrain des luttes d’appareil. Notre corpus éthique – encore lui – nous disqualifie d’emblée pour rivaliser avec les apparatchiks des syndicats réformistes. L’alternative est alors, soit d’abandonner pratiques et principes libertaires pour entrer dans la grande compétition des appareils, soit de n’y pas s’intéresser et de ne militer qu’à la base. Oublions la première, reste la seconde : n’agir qu’à la base au sein d’une organisation pyramidale, ou des dirigeants se font appeler « patrons », négocient aux ministères et décident de l’arrêt d’une grève quand ils se sentent débordés, revient à travailler pour eux. Inciter la base à déborder les instances dirigeantes ? L’histoire ne démontre rien, mais indique tout de même des tendances… Où, quand a-t-on vu une direction syndicale capituler face aux revendications de sa base ? Est-il nécessaire de rappeler que dans un syndicat « classique » tout est organisé à l’image de l’État, c’est-à-dire que la légitimité du pouvoir ne peut être remise en cause ? Est-il besoin de convoquer l’amertume des milliers de militants syndicaux, lassés d’avoir à se battre en interne comme en externe ?

Écueil d’espace et de temps

N’est-il pas déjà assez compliqué de porter la voix libertaire dans la société pour avoir à se battre, en plus, au sein de sa propre organisation syndicale ? L’une des raisons essentielles de la difficulté à faire naître des logiques révolutionnaires au sein du syndicalisme – comme ailleurs à vrai dire – est l’absence de transmission. De génération en génération, les révolutionnaires doivent tout réinventer ; ceux qui pourraient le devenir doivent, sans cesse et sans cesse, franchir des barrages d’a priori, imaginer laborieusement ce que, peut-être, des ainés auraient pu rapidement indiquer. En cela d’ailleurs, l’article auquel le présent texte est une forme de réponse, semble caractéristique : qui se souvient des dizaines d’années et des innombrables efforts déployés par les anarchistes au sein de FO, voire de la CFDT ? Où sont-ils, les héritiers de ces militants ? Qu’en reste-il ? Où s’est délitée toute cette expérience ? Où s’est perdue toute cette énergie ?

L’anarchosyndicalisme proposé par Guillaume Goutte dans son article, noyé dans les marais des organisations syndicales officielles, est un anarchosyndicalisme condamné à la minorité, à l’opposition interne, à la faiblesse.

L’anarchosyndicalisme n’a réellement pesé sur le cours de l’histoire que quand il s’est constitué en organisations puissantes. Peu importe qu’elles aient été confédérées ou fédérées (CNT, FORA…), internationalement organisées (AIT, IWW…) ou puissants syndicats autonomes, peu importe qu’elles aient regroupé les travailleurs en syndicats d’industrie ou de métier. L’essentiel est qu’elles bénéficiaient en interne d’une cohérence de pratiques et de principes (émaillées de conflits internes, certes). Adopter une telle optique permet de s’atteler à la construction d’espaces où mettre en pratique les principes libertaires, permet de pérenniser l’engagement et de n’avoir pas – en principe – à gaspiller son temps en stupides querelles d’appareil. Cela permet d’éviter l’écueil de la prépondérance du réformisme que porte nécessairement le syndicalisme, en articulant luttes pour des améliorations de la vie quotidienne et développement d’une force capable, un jour, de bouleverser l’ordre économique et politique.

Mais à vrai dire, à se stade, on peut bien se poser la question de la pertinence du choix de la lutte syndicale pour celui qui porte des aspirations de transformation sociale. La réponse qu’apporte l’anarchosyndicalisme organique – c’est-à-dire, comme évoqué précédemment, développé en organisations syndicales organiquement conformes à leurs pratiques et objectifs – peut être qualifiée d’opportuniste. Elle consiste à se doter d’outils de lutte améliorant les conditions de vie quotidienne, tout en développant une organisation capable d’agir sur le cœur du capitalisme, la production de biens et de services. En d’autres circonstances historiques peut être que des organisations luttant d’autres façons seraient plus efficaces. Rien de nouveau.

Et c’est de cela, de cette absence de nouveau que le texte auquel celui-ci répond est un symptôme. Il ne propose rien de nouveau qui n’ait déjà été longuement tenté ; sa définition de l’anarchosyndicalisme, noyé, soumis aux directions syndicales, peut finalement se résumer par : les anarchistes doivent se syndiquer. Qu’on est loin de l’anarchosyndicalisme… Comment ne pas voir en de telles considérations le symptôme de la difficulté de certains libertaires à penser le présent et l’avenir ?

Que l’anarchosyndicalisme organique doive évoluer, c’est certain. L’alternative est la disparition, ou l’existence groupusculaire. Évoluer vers la prise en compte des mutations de cet imaginaire subversif cité plus haut ; vers l’impulsion de vastes chantiers de reformulation de sa pensée, de ses analyses, de ses projets de société ; vers l’ouverture à d’autres formes et pratiques de lutte et de développement ; vers une maturité, une confiance, qui lui permettra de préférer la prise de risques à la stagnation dans le confort de certitudes d’un autre siècle. Là se travaillent les nouveautés.

Mais pour s’atteler à de telles activités, il faut en être.

Jean Morse, Syndicat de l’Industrie Informatique – CNT

* « Repenser l’anarcho-syndicalisme », article paru dans le Monde libertaire hors série n°42, juillet – septembre 2011 : http://www.monde-libertaire.fr/syndicalisme/14760-repenser-lanarcho-syndicalisme-de-la-necessite-dun-constant-renouvellement

[Nicolas Séné] Petite escapade touristique dans l’informatique parisienne

Plaque Syntec

Photo de vacances : plaque commémorative du patronat triomphant

Les vacances d’été à peine débutées, me voilà parti à la capitale pour cinq jours de tourisme dans le milieu de l’informatique parisienne. Au programme : une escale au Syntec numérique et un séjour à la CNT. Deux visions totalement différentes de la vie sociale dans l’informatique.

La période estivale est propice aux visites, à la farniente et aux rencontres. Mes vacances ont débuté par un petit périple touristique à Paris où j’ai fait un tour très incomplet de l’informatique. « Bonjour Monsieur Séné,  Guy Mamou-Mani et Laurent Baudart, respectivement Président et Délégué Général de Syntec numérique, souhaiteraient vous rencontrer. Si cette proposition vous agréer, auriez-vous la gentillesse de me contacter ou de me mettre en contact avec votre assistante afin de convenir d’un rendez-vous ? » Tel est le courriel que j’ai reçu le 3 mars dernier de la part de la secrétaire du Syntec numérique. Une invitation surprenante pour un organisme qui avait toujours refusé de répondre à mes questions. Mais les temps changent…

Laurent et Michaël, les petites mains des grands patrons

Mon circuit touristique a donc commencé par une visite guidée du Syntec numérique, l’organisation patronale située dans le XVIème. Mon guide attitré, Laurent Baudart, est le secrétaire général du syndicat. Il gère quinze personnes qui assurent l’intendance de l’organisation. Après avoir avalé mon café « What else? », il prend du temps pour me présenter l’équipe qui évolue dans un open-space central. Il vient du monde de l’entreprise et a réorganisé le Syntec numérique à l’image des sociétés qu’il représente en en donnant une image moins hiérarchique.

Il m’explique ensuite les activités du Syntec numérique. ça se passe en toute simplicité et l’échange est horizontal : il me traite à égal et joue sur l’humain avec ses origines modestes, son côté papa inquiet et en me demandant si j’arrive vraiment à gagner ma vie avec le journalisme. Manager un jour, manager toujours… Quand j’avance sur des questions plus concrètes et précises, il me renvoie dans les pattes de Michaël Hayat, le délégué aux affaires sociales.

Sans que rien ne soir préparé, ce dernier prend lui aussi le temps de répondre à mes questions et de démonter point par point, chiffres à l’appui, les contradictions que je lui apporte : l’homme est intelligent et la technique est rodée. Je conserve pour le moment la teneur de nos échanges qui me seront utiles pour des articles ultérieurs. Je quitte les locaux patronaux sur la promesse d’une rencontre avec LE patron numérique : Guy Mamou-Mani. Et, je prends le chemin de la CNT.

Salah, Karine et les autres, les idées pour changer les choses

Après avoir rencontré des experts du secteur qui me poussent à continuer mon travail sur les SSII, je me dirige dans le XXème arrondissement. Ancien entrepôt repeint en rouge et noir, je repère facilement les locaux de la CNT. Salah et ses camarades du syndicat de l’informatique m’ont invité pour un débat. Ici, pas d’open-space : chaque syndicat dispose d’une toute petite pièce pour mener ses actions. Le débat s’est fait conjointement avec Alexandre Des Isnards et Thomas Zuber, les auteurs de « L’open space m’a tuer « et « Facebook m’a tuer ». Aucune hiérarchie dans le débat : dans le public, chacune et chacun prend la parole au même titre. L’échange horizontal est franc et massif.

L’après-midi se passe avec des points de vue qui se confrontent, des témoignages poignants sur la réalité en SSII qui met à mal le marketing des grands groupes. On n’est loin de la thérapie de groupe car les alternatives existent, seule leur mise en place reste compliquée. Pendant les concerts, autour d’une bière, je parle avec un ingénieur de chez Atos-origin qui se pose la question de savoir s’il ne faudrait pas adapter le syndicalisme au mode projet. L’idée me plaît bien. Il y a aussi ce jeune ingénieur qui revient d’une année en Australie où il a parcouru le pays en van. Il développait son projet dans l’informatique dans les bibliothèques. Je rencontre Jean-Yves, ancien cadre à La Poste, qui sort d’un burn-out (épuisement professionnel, NDLR) et qui retrouve un écho à ce qu’il a vécu dans ce qui se trame dans l’informatique. Karine n’a aucun doute sur le fait que l’on peut mener la contestation face au patronat. Pour cela, il faudrait déjà s’unifier en façade même si on n’est pas forcément d’accord sur tout, me raconte-t-elle. De tout cela, on en parlera deux jours après sur Radio Libertaire.

Ce petit périple syndical des deux côtés de la ligne sociale a été l’occasion de confronter les idéologies. La première est feutrée et sans accroc, quasiment indolore. La seconde, libertaire, joyeuse et pas toujours bien organisée. Certes, malgré d’éventuelles dissensions, les patrons gardent le cap et gagnent parce qu’ils sont organisés. Alors, pour renverser la tendance, à quand une grande union de fond de la CGT, la CNT, l’Unsa et les autres ? Mais, il est vrai que c’est à ce moment que le rapport de force commencerait à s’inverser…

Source : Derrière l’écran de la révolution sociale, le blog de Nicolas Séné.

L’informatique retirée de la liste des métiers ouverts aux étrangers

Par un arrêté du 11 août 2011 des ministères de l’Intérieur et du Travail, la nouvelle liste des métiers ouverts aux étrangers non européens a été mise à jour. Alors que cette liste était auparavant composée de 30 métiers, la nouvelle version en vigueur n’en comporte désormais plus que 14. Les métiers de l’informatique ont notamment disparu de la nouvelle liste sauf pour les « experts ».

Déjà au printemps dernier, Claude Guéant et Xavier Bertrand avaient annoncé leur volonté de restreindre l’immigration légale de travail dans l’industrie informatique. Guy Mamou Many, le grand Mamamouchi du Syntec et les dirigeants des grandes SSII avaient alors pris d’assaut la presse spécialisée et la presse généraliste pour crier à la mise à mort du secteur informatique.

A les croire, les SSII joueraient ainsi leur survie contre de multiples dangers. Il y aurait une prétendue pénurie d’informaticiens en France. Cette soit disant pénurie empêcherait les SSII de répondre à des appels d’offre, et donc ouvrirait en grand la porte aux solutions offshores.

Cette pénurie de main d’œuvre entraînerait de plus une surenchère insoutenable des salaires.

Mais de qui se moque les dirigeants du Syntec et des SSII ? Dans quel monde vivent ils ?

Il serait bien temps en effet qu’il y ait une surenchère des salaires.  Depuis combien de mois déjà entend on parler de la reprise dans le secteur et des cahiers de commande surchargés ? Combien de SSII ont gelé les salaires depuis des années et des années en prétextant de la crise, alors que le coût de la vie n’a cessé d’augmenter, prolétarisant encore un plus les informaticiens ?

Les gels de salaires sont devenus tellement courants que de plus en plus de SSII se sont retrouvées face à des conflits sociaux à répétition alors que la culture des informaticiens les avaient toujours éloignés des luttes sociales jusqu’à présent.

Quelle est cette prétendue pénurie de main d’œuvre alors que le Pôle emploi est plein d’informaticiens au chômage ? Alors que les sièges des SSII sont remplis de salariés en intercontrat ? Peut être ceux-ci n’ont pas les compétences techniques pour répondre aux nouveaux besoins des clients, alors que les nouveaux projets sont repartis de plus belle.  Mais pourquoi, les SSII ont-elles alors toujours autant de mal à former leurs salariés aux nouveaux besoins, alors qu’elles vendent très souvent au cours de leur recrutement leur volonté de formation permanente aux nouveaux embauchés ?

Quand les SSII cesseront elles ce chantage permanent à l’offshore, dont la menace est très difficilement vécue au quotidien par les salariés ? Comment le Syntec ose-t-il nous faire croire que la course à l’offshore va être accélérée par les augmentations de salaires ? Le Syntec n’a pas attendu la reprise pour faire à l’offshore et délocaliser massivement les projets informatiques dans les pays à bas coût. Cela fait des années et des années que les SSII tirent les coûts vers le bas au détriment non seulement de la qualité des services fournis mais aussi des conditions salariales.

Si le Syntec se préoccupait réellement des relations sociales dans l’informatique au lieu de se vivre uniquement comme un outil de lobbying économique, il saurait que la surenchère des salaires est attendue avec énervement par les salariés, qu’ils sont par ailleurs demandeurs de formations que leurs entreprises refusent très souvent sous divers prétextes afin de réduire les frais généraux, que l’offshore est vécu comme une menace induisant toutes sortes de risques psycho-sociaux, comme le stress, et de plus en plus souvent, le suicide au travail.

Nous refusons de nous laisser enfermer entre le choix du patronat qui ne voit l’immigration que du point de vue du profit capitaliste et les relents nationalistes du gouvernement.

L’immigration doit rester un choix correspondant à un projet de vie personnel, et non pas l’outil d’une stratégie patronale de pression sur les salaires et les conditions de travail en période de réamorçage de reprise. Nous rejetons ces discours qu’il viennent du patronat ou des nationalistes qui ne visent qu’à mettre en concurrence les salariés entre eux, alors que leurs intérêts les amènent à se battre contre un seul et même adversaire : le patron et les actionnaires. Aussi, nous préférons avoir une vision coopérative des rapports entre les salariés au travail.

Ce sont les patrons et les actionnaires qui ont déclaré la « guerre économique », et qui s’en attribuent les profits en regardant les salariés se mettre en concurrence dans un dumping social sans fin. Nous sommes les pacifistes et les déserteurs de cette guerre. Nous luttons contre ceux qui l’ont déclenchée et contre ceux qui l’attisent en nous dressant contre d’autres travailleurs. Nous n’accepterons jamais que les immigrés soient vus comme des boucs émissaires de cette situation, tout comme nous ferons tout pour qu’aucun salarié, quelque soit son origine ou son histoire personnelle ne tire les salaires vers le bas, en acceptant un salaire trop bas.

Alors, non, ce n’est pas à Guy Mamou Mani et ses sbires d’aller faire leur marché aux colonies, et nous n’attendons pas non plus de Claude Guéant qu’il empêche à des travailleurs compétents de venir chercher de meilleures conditions financières et sociales en France en essayant de nous faire croire qu’il cherche à préserver les emplois et les salaires des Français, alors qu’il n’est qu’une fois de plus dans la surenchère xénophobe à la remorque du Front National à la veille d’une campagne électorale qui sent déjà le rance, comme il en est déjà coutumier. Si Claude Guéant avait  vraiment l’intention de défendre nos intérêts, il ne cautionnerait pas la politique destructrice d’emploi du gouvernement auquel il appartient (défiscalisation des heures supplémentaires, réduction des commandes publiques, immobilisme devant  la répartition de plus en plus injuste des profits obtenus des gains de productivité,  etc…) C’est aux travailleurs eux même de choisir où ils veulent exercer leur métier. Et ça ne nous empêchera d’aller arracher à nos patrons les augmentations qui nous sont dues parce que nous savons parfaitement comment nos dirigeants d’entreprise savent capter pour jouer au Monopoly industriel et financier.

Syndicat de l’Industrie Informatique – CNT

Facebook is watching you !

facebook-big-brotherLe respect de la vie privée sur Facebook : “Dis-moi qui tu es, je te dirais ce que tu dois consommer”

Facebook n’est pas uniquement un réseau social. C’est avant-tout une entreprise privée, qui a besoin de se rémunérer pour vous proposer ses services “gratuits”.
Mais il est difficile de parler de gratuité car, en s’inscrivant sur Facebook, nous permettons à cette entreprise d’être propriétaire de nos informations personnelles et d’accéder à tous les contenus privés que nous publions.
En revanche, il est difficile de faire machine arrière : il est impossible de supprimer son compte définitivement.
Facebook ne laisse que la possibilité de désactiver son compte.
Ainsi, quand le compte est désactivé, toutes les données personnelles restent en mémoire. Une véritable porte ouverte pour établir des profils de consommation et de comportement : Facebook sait où vous vivez, où vous êtes nés, avec qui vous vivez …

Il connaît votre niveau d’étude, votre métier, vos opinions politiques et religieuses, possède la liste de tous vos amis, et désormais avec la mode du “liker” (le bouton “J’aime”), sait ce que vous aimez.

Devenu ainsi détenteur des informations personnelles des utilisateurs, Facebook les utilise afin d’introduire des publicités adaptées à son profil, et ce sur toutes les pages qu’il visitera.

Mais Facebook n’utilise pas ces informations dans le seul but d’établir des stratégies marketing. Elles deviennent une véritable source de rendement pour Facebook, qui revend sans scrupules les informations personnelles à d’autres entreprises privées.
C’est en grande majorité grâce à vos informations personnelles que Facebook se rémunère … et que son fondateur, Mark Zuckerberg, a rejoint la cour des Bill Gates (Microsoft), Steve Jobs (Apple) ou autres Larry Page (Google).

Mais cela ne suffisait pas. L’apparition de modules permettant de “se connecter avec Facebook” sur les sites e-commerce envoie, une fois connecté, des informations sur les actions faites sur le site e-commerce à vos amis .. mais aussi à Facebook.

Une nouvelle forme de marketing dont les sites marchands sont friands : les utilisateurs facebook font de la pub pour eux, et ce, gratuitement ! Tout comme le fameux bouton “J’aime”, qui est désormais présent sur toutes les fiches produits des sites marchands.

La surveillance sur Facebook : “Devenons amis, il faut que je te licencie”

Utilisé désormais par le patronat et les forces de l’ordre, Facebook n’est plus un simple système de réseau social.
En peu de temps, Facebook est devenu un véritable outil de surveillance et de délation : bien plus simple à mettre en place que des caméras, c’est désormais directement la population elle-même qui distribue, souvent sans le savoir, des motifs de licenciement et même d’emprisonnement !
De nombreux cas de figure se multiplient : licenciement pour avoir critiqué sa hiérarchie ou son employeur, pour avoir été sur Facebook lors d’un arrêt maladie. Pire, on recense désormais des cas de prison ferme pour outrage aux forces de l’ordre dans des posts facebook !

L’utilisation de facebook dans les entreprises pour surveiller les employés et collecter des informations sur eux est désormais pratique courante.
Facebook fait parti des outils des recruteurs, afin de sélectionner des candidats à une embauche : ainsi, il apparaît que
50% des candidats à un poste sont recalés à cause du contenu de leur page facebook.
Lorsque vous êtes embauché, et cela plus particulièrement dans le secteur de l’informatique et de la communication, votre compte facebook sera pris d’assaut par vos collègues et, bien entendu, vos supérieurs hiérarchiques. Refuser de devenir “ami” de son patron s’avère délicat … mais beaucoup moins que de lui donner libre accès à votre vie personnelle, vos photos de vacances ou de soirées trop arrosées.

Bien plus qu’un réseau social, FACEBOOK est devenu un outil pour ficher, analyser et réprimer.

Syndicat de l’Industrie Informatique – CNT

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Émission de radio : « SSII, laboratoire social du MEDEF ? » avec Nicolas Séné

Voici l’émission Le monde merveilleux du travail du 8 août 2011 sur Radio Libertaire (89,4Mhz FM en région parisienne), animée par le Syndicat de l’industrie informatique. Le sujet est « SSII, laboratoire social du MEDEF ? », avec le journaliste Nicolas Séné.

Le_monde_merveilleux_du_travail.2011-07-04