Tract de notre section chez Symphoning (29 mai 2001)

Symphoning :

Contre la précarisation, contre le durcissement des conditions de travail…

La clause de résultat contenue dans nos contrats est profondément injuste :

  • injuste, car nous ne sommes pas maîtres des objectifs qu’elle nous fixe : Les ventes sont le résultat d’un acheminement que nous ne contrôlons pas (service des envois, poste, n°vert Norwich, Cofinoga ). Pourtant, on nous demande d’être seul-e-s responsables de cela !
  • injuste, car nous n’avons aucun contrôle sur la réalisation de ces objectifs. A aucun moment nous ne pouvons savoir combien de contrats ont été signés suite aux contacts que nous avons effectués.
  • injuste, car on nous traite comme des enquêteurs téléphoniques mais en nous évaluant comme des commerciaux.

Aujourd’hui, la direction cherche à nous précariser en contrôlant le respect des objectifs non plus tous les trimestres, mais tous les mois. A quoi bon avoir tant peiné pour décrocher des CDI si c’est pour risquer de nous faire licencier chaque mois ! Où est la sécurité, comment faire des projets, quand le couperet menace sans cesse de tomber ? Faut-il que la moindre baisse d’activité soit sanctionnée par la perte de notre emploi ?

Avec ces avenants, la direction s’est donnée une nouvelle arme pour encore mieux nous exploiter : elle peut maintenant nous imposer ce qu’elle veut, si nous nous plaignons, si nous osons réagir, elle aura vite fait de prétendre que nous n’avons pas respecté nos objectifs et pourra nous virer sans que nous puissions rien dire.

La première charrette va partir : la direction a décidé d’engager une procédure de licenciement pour faute grave contre celles et ceux qui ont refusé de signer cet avenant inique.

Aujourd’hui, ce sont eux qui refusent un nouveau durcissement de nos conditions de travail et se font virer. Et demain, à qui le tour ? Nous sommes tous et toutes concernés. Pour faire reculer la direction, pour l’empêcher de nous imposer n’importe quoi, il n’y a qu’une seule solution : faire front tous et toutes ensembles, nous organiser pour défendre nos droits.

TOUS et TOUTES UNIS !

Exigeons :

  • la suppression immédiate du nouvel avenant et l’arrêt des procédures de licenciement contre celles et ceux qui refusent de le signer
  • l’arrêt des licenciements abusifs et de la politique de nettoyage
  • des clauses de résultat portant uniquement sur notre travail et facilement contrôlables
  • l’embauche en CDI des vacataires qui le souhaitent
  • des contrats à temps plein pour celles et ceux qui le désirent
  • des embauches pour pallier les sous-effectifs des services techniques et administratifs
  • une augmentation générale des salaires

La Luftansa fait du business en expulsant des immigrés…

Manifestation internet contre les expulsions d’immigrés auxquelles participent la Lufthansa

Le Secrétariat International de la CNT soutient l’appel suivant.

La forteresse Europe…

Avec la mise en place de la forteresse Europe, les opulentes sociétés de l’hémisphère nord se sont barricadées contre les mouvements des migrants et réfugiés. L’arsenal de cette forteresse est impressionnant : juridique, policier, carcéral, technologique. Les personnes qui réussissent à passer ont la vie dure: racisme, contrôles administratifs incessants, internement en foyers ou en centres de rétention, conditions de travail iniques. Certains, installés depuis longtemps en Allemagne, se voient refuser papiers et permis de séjours. Flattant des sentiments sécuritaires et populistes, cette politique permet aussi l’exploitation économique des immigrés, qui, dénués de droits sociaux et de toute possibilité de recours sont une main d´oeuvre très bon marché. Apothéose de cette enfreinte à la libre circulation des individus, l’Etat Allemand

…expulse…

plus de 40.000 personnes chaque année. La majeure partie des expulsions se fait par avion: plus de 32.000 personnes ont été attachées, bâillonnées puis renvoyées par les airs dans les pays qu’ils avaient décidé de quitter. Le 28 mai 1999, le soudanais Amir Ageeb est mort suite aux mauvais traitements de la police de l’air et des frontières allemande à bord d’un appareil de la Lufthansa.

…via la Lufthansa.

Non seulement la Lufthansa se met au service de cette politique autoritaire et réactionnaire, mais elle en fait aussi un business. Cette compagnie vend la majorité des billets de reconduite aux frontières. Elle est de ce fait devenue la cible de nombreuses critiques, et la mort d’Amir Ageeb à été le début de la campagne contre le business des expulsions : Stop Deportation Class.

Lufthansa goes offline !

La Lufthansa mise sur le e-commerce pour s’assurer le futur marché des réservations sur internet. Pour l´instant, seuls 10% des réservations se font sur la toile, mais leurs prévisions sont d’atteindre 40% en 2005. Ils font de l’argent en étant le transporteur de l’Etat qui expulse et veulent se développer sur internet ? Pourquoi alors ne pas les attaquer aussi sur ce front-là… ? Les actions politiques, sociales ou syndicales sont de plus en plus fréquentes sur internet. Et l’efficacité de ce type d’actions croît avec l’importance économique que les entreprises accordent à internet. Il n’est évidemment pas question de remplacer les luttes concrètes sur le terrain et dans la rue par des manifestations « online », mais de telles actions étendent le champ de notre résistance et peuvent nous offrir des moyens de pression efficaces. Internet permet aussi de se coordonner au niveau international : aujourd´hui la Lufthansa, demain Air France, après demain Sabena…

Manifestation « online » contre le commerce des expulsions.

Nous appelons, le mercredi 20 juin 2001, à 10h00 du matin (08h00 heure universelle) à se rendre sur le site de la Lufthansa, et à y participer à la saturation des réservations en ligne.

Comment cela sa passera-t-il exactement ?
Aussi simplement qu’une action physique : sur internet quand beaucoup de gens se connectent aux pages d’un site, la surcharge des requêtes peut en bloquer l’accès public.

Cela serait-il donc si simple ?
La Lufthansa possède une énorme capacité informatique pour assurer sa présence sur le net, et a donc la possibilité de répondre à un très grand nombre de connexions simultanées. C’est pourquoi nous mettrons à disposition un petit programme très simple d’emploi, qui permettra l’automatisation des requêtes sur le site.

Le but de cette action est d´arriver à montrer, par une large mobilisation internationale, l’étendue des protestations contre le businnes des expulsions. Le blocage effectif (mais aussi temporaire) de la page de la Lufthansa peut s’avérer être un excellent levier de pression pour qu’ils cessent de participer aux expulsions, leur image commerciale étant en cause.

Lufthansa goes offline ! Stop deportation businnes

Site de l´action :
http://go.to/online-demo
http://stop-dep-class.scene.as

Rendez-vous sur internet le mercredi 20 juin 2001, à 10 heures du matin.

Contact online-demo@gmx.net ou tel 0049 1 7750 290 83

Liste de discussion en francais. http://www.egroups.fr/group/louf

Pour s’inscrire il suffit d’envoyer un courriel vide à louf-subscribe@egroups.fr

Tract Victoria Consulting

Victoria Exploiting :

Volés, flexibles, abusés…
ne nous laissons plus faire !

Victoria Consulting est une entreprise qui se porte très bien : 3.237.254 FR de résultats net fin 1999. Elle recrute à tout va, se développe, gagne des marchés…

Mais qu’en est-il pour nous, ses salarié-e-s ?

Nos salaires stagnent, des augmentations promises lors de l’embauche n’arrivent jamais. A qualification et postes égaux, on trouve des différences allant jusqu’à plus de 100.000 FR par an ! Sans parler des délais de remboursement des frais…

Lorsque nous sommes en inter-mission nous n’avons accès à aucune formation, et nous sommes contraints à perdre notre temps face aux machines à café. Les heures supplémentaires que nous faisons par contre, la direction ne les perd pas, puisqu’elles ne nous sont jamais payées !

A propos de temps… nous venons d’apprendre que la Réduction de Temps de Travail (RTT) ne s’appliquera qu’à partir de janvier… 2002, alors que la loi la rend déjà obligatoire !!!

Victoria Consulting surf sur les bénéfices et traites ses salarié-e-s comme des moins que rien…

Après tout, ce sont nous qui produisons toutes ces richesses, et nous devrions subir la direction sans broncher ?

C’en est trop ! Organisons-nous !

Les dirigeants ne comprennent qu’une chose : le rapport de force. En individualisant nos cas ils cherchent à nous diviser ; ils savent très bien qu’en nous y mettant tous ensemble, nous pouvons les faire céder !

Alors exigeons :

  • Une revalorisation générale des salaires
  • Que les écarts entre salaires soient réduits
  • Le paiement de toute heure supplémentaire effectuée
  • Des formations sérieuses pendant les inter-missions
  • Des primes de déplacement pour les lointaines missions
  • Une vraie RTT, tout de suite : de 4 jours de travail hebdomadaire ou 47 jours de RTT

Travaillons tous, moins et autrement en partageant le temps de travail, les responsabilités et les richesses !!

Article sur les start-up

Les dessous des Start-up

Les start-up, ces jeunes entreprises dont le secteur d’activité est l’informatique, sont le nouvel emblème de la prétendue  » nouvelle  » économie. A grand renfort de publicités arrogantes, elles prétendent incarner le nec plus ultra des nouveaux services informatiques. Pour ses futurs employés, elle représente aussi un nouveau type d’aventure proposée par le capital.

Ce qui étonne au premier abord, c’est que la start-up n’est pas une entreprise qui cherche à profiter d’un marché chez des clients potentiels. Elle n’est en fait dans la plupart des cas qu’une opération de spéculation déguisée en entreprise commerciale, et ses seuls vrais clients sont ses investisseurs (appelés en anglais capital-riskers) ou d’éventuels acheteurs tels les grands groupes de  » communication « . Elle n’a donc pas besoin d’une recherche commerciale qui tienne debout, mais plutôt d’un concept tape-à-l’œil.

La stratégie (financière, plus que commerciale) d’une start-up se résume donc à son entrée en bourse, même si, pour les 9/10 des ces entreprises, c’est, plutôt que la bourse, le dépôt de bilan qui les attend. C’est cette visée de hauts profits financiers à court terme qui instaure la prédominance des fonctions du marketing et de la finance dans les décisions importantes de l’entreprise : un nouveau  » tour de table  » des investisseurs ou une nouvelle exigence du marketing peuvent remettre en cause les orientations et l’organisation du travail.

Dans une start-up, on peut distinguer cinq départements fonctionnels : marketing, management (la direction), commercial, développement/intégration, administratif.

Les commerciaux et les gens du marketing, comme ailleurs, ne comprennent souvent rien aux impératifs techniques. Ils nagent dans leur univers de vente et de produits (qu’ils connaissent d’ailleurs mal). Leurs ordinateurs portables leur permet de prolonger leur travail à la maison. Les dirigeants, actionnaires de l’entreprise, ont souvent des ambitions proprement mégalomanes. Ils rêvent de l’introduction en bourse et des juteuses plus-values qu’ils recevront, voire de rivaliser avec Bill Gates. Ils ont toujours l’air le plus affairé, mais chacun sait qu’ils s’accordent le temps libre qu’ils désirent. Tous ces cadres savent bien profiter des investissements reçus, quand bien même l’aventure de serait pas couronnée par une introduction en bourse. L’attribution de stock-options et de golden-parachutes (ces primes que les dirigeants recevront en cas de renvoi ou de dépôt de bilan) accentue encore ces avantages.

Les administratifs sont les oubliés de ce boom économique. Les secrétaires, les comptables et les techniciens sont considérés, dans ces entreprises où l’on paye en général bien, comme des moins que rien. Il n’est pas rare de constater des rapports de 1 à 3 entre le salaire d’un ingénieur et le salaire de la comptable qui lui fait son virement. Sans compter qu’en la matière, les pire a priori sont de rigueur : une secrétaire, une hôtesse, ou une comptable, ne peut se décliner qu’au féminin, bien sûr !

Restent les développeurs, les intégrateurs, et les administrateurs, qui représentent la majorité des employés, ceux qui produisent effectivement quelque chose. Ce sont bien souvent des  » passionnés  » d’informatique, qui ne rechignent pas à la tâche. Leurs salaires peuvent varier sur une échelle allant de 1 à 2 pour la même fonction (cette particularité étant bien caractéristique de l’individualisme poussé dans la profession informatique).

Les dirigeants des start-up adoptent souvent un management plus libéré des conventions traditionnelles du milieu du travail, à la fois par technique de management (apprise lors de formations) mais aussi parce que les conditions de travail les y contraignent : ils ont peu d’espace et peu de temps.

L’exiguïté des locaux impose souvent une promiscuité avec l’équipe dirigeante, qui est de plus renforcée par l’utilisation quotidienne du courrier électronique. Il est attendu de la part des employés, quelle que soit leur fonction, un engagement total avec l’optique de la direction (appelé pompeusement  » culture d’entreprise « ). Cette adhésion de l’employé est un des atouts fondamentaux de la gestion du personnel, et dans cette perspective, le tutoiement est de rigueur.

Les délais trop courts obligent souvent la direction, pour alléger son travail, à déléguer certaines de ses responsabilités qui n’engagent pas la conduite de l’entreprise, ce qui, dans leur jargon, serait un regain d’ » autonomie  » . Tous ces aspects renforcent le discours (de la direction !) sur la prétendue absence de hiérarchie.

On ne peut pas dire que les dirigeants des start-up s’embarrassent avec les droits des salariés. Vous ne trouverez pas de section syndicale, ni même de délégué du personnel. Parfois, l’affichage pourtant obligatoire des horaires et des coordonnées de l’inspection du travail n’est pas respecté. Le contrat de travail – s’il existe – impose un grand nombre de contraintes (des clauses de non-concurrence, de non-sollicitation, de mobilité, un statut de cadre qui permet de ne pas payer les heures supplémentaires…) pouvant aller jusqu’à des sanctions financières. Certains salaires sont même indexés sur la réussite de l’entreprise.

Disponibilité, flexibilité, et même docilité sont exigées par la direction. Ne travailler que les heures pour lesquelles on est payé, refuser de venir le week-end ou de terminer tard le soir n’est pas bien vu par la direction.

Si nous pouvons à juste titre parler de flexibilité et, dans une certaine mesure et pas pour tous, d’exploitation, peut-on pour autant plaindre le sort de tous ces employés attirés par des profits grandioses qui pour la plupart s’y soumettent semble-t-il avec bonne volonté ? Certains, parmi les programmeurs plus spécialement, restent tard le soir de leur plein gré. Quant aux licenciements qui se cachent souvent derrière les démissions, il est effrayant de voir que, outre l’attitude parfaitement méprisante de la direction, peu de collègues s’y opposent. Pourtant, certains employés en viennent à mettre en doute l’utilité d’avoir de bons salaires sans temps libre pour en profiter, des questions syndicales affleurent dans les conversations.

Cet état de chose n’est sans doute pas seulement dû à une méconnaissance du droit du travail. En fait, on ne peut pas exclure que ces conditions soient la conséquence d’une réelle adhésion de la majorité des employés au mirage de la  » nouvelle  » économie. L’abondance de travail dans le secteur informatique aurait dû permettre aux salariés d’imposer leurs revendications. Hormis les salaires (qui sont complètement réglés par le marché et non par les exigences des salariés) ce n’est pas ce que l’on observe, et dans les start-up encore moins qu’ailleurs. Le suremploi pousse en fait beaucoup d’informaticiens à conclure un conflit avec la direction par une démission.

Les start-ups sont-elles le prototype de l’entreprise du futur ? Sont-elles une déformation  » infantile  » des débuts de la nouvelle économie ? Dans beaucoup d’entreprises du secteur informatique on retrouve, de manière atténuée, les caractéristiques des start-up, qu’il s’agisse de la flexibilité consentie ou de  » l’intéressement  » à l’entreprise. Sans doute ces entreprises sauront-elles en éviter les excès. Les revues informatiques annoncent déjà depuis plusieurs mois un revirement dans l’organisation des start-up : après tous ces échecs, plus question de confier des millions à des jeunes sans expérience. Les  » seniors  » (comme ces revues les nomment) sont de retour et reprennent la direction des postes clés de l’entreprise : marketing, finance, direction.

Si nous travaillons au quotidien pour en finir avec le mythe des start-up, pour conquérir des droits que nos aînés ont gagnés dans d’autres secteurs, nous remettons aussi en cause, concrètement quand c’est possible, le sens de notre travail, les rêves consuméristes auxquels on nous contraint de croire, d’adhérer et de travailler. Et la start-up est le symbole de cette société de l’acheté, du consommé, du jeté… Dans une société de plus en plus informatisée, ou l’information passe par les réseaux, nous tous qui rêvons à un autre futur et sommes prêts à nous battre pour cette autre société, nous seront de plus en plus présents dans le monde de l’informatique, start-up ou pas. Pour nous défendre face aux assauts des financiers sur nos lieux de travail, mais aussi pour occuper cette place stratégique du fonctionnement de notre société.

Syndicat de l’Industrie Informatique de la Région Parisienne (SII-RP)

Syntec et les 35 heures

35 heures dans l’informatique : l’esclavage par la flexibilité

Le 22 juin 1999 le SYNTEC et le CICF (organismes patronaux) ont signé un accord national sur la durée du travail avec la C.G.C. (syndicats de cadres) et la C.F.D.T.
La loi sur les 35 heures, sensée créer des emplois, trouve ici une application qui satisfait au mieux les patrons : flexibilité et annualisation en sont les points forts, et la création d’emplois n’est qu’un prétexte.

Le préambule rappelle que l’objectif est la « réduction du chômage ».
Dans notre société, le chômage est une aberration, et nous luttons pour son élimination, par une réduction massive du temps de travail et le changement des structures (hiérarchiques…) et objectifs des entreprises.

La durée de travail hebdomadaire sera de 35 heures, à compter de l’application de la loi. Mais l’annualisation et la modulation en font une durée virtuelle. L’accord prévoit que nous pourrons travailler, en toute légalité, jusqu’à 46 heures  par semaine !

Il est dit que l’’accord sera appliqué, et les salariés en « seront informés » : la réduction du temps de travail doit selon nous être appliquée d’une façon simple : mise en place de la semaine de 30 heures, sur 4 jours, pour tous, sans réduction de salaire ni aucune autre contrainte pour le salarié et avec embauches correspondant à la diminution du temps de travail. Si, dans une entreprise, les salariés souhaitent d’autres modalités (comme des jours de congés supplémentaires correspondant à la semaine de 30 heures, ou bien une semaine de 5 jours à 30 heures) cela doit se décider en assemblée générale des salariés. C’est à nous d’’informer le patrons de la façon dont nous voulons travailler, pas le contraire !

Le taux horaire à ne pas dépasser annuellement prévu par l’accord est de 1610 (un décompte correct conduit à 1589 heures) : c’est une des conditions de l’annualisation qui concrétise la flexibilité. Le taux horaire à ne pas dépasser doit selon nous être journalier.

L’accord définit le « travail en autonomie », qui touche ceux qui ont le statut d’ingénieurs et de cadres. Dans ce cas, il est prévu qu’il n’y ait pas de décompte salarial des heures de travail. Les dépassements sont pris sur les « compte-temps », qui pourront être utilisés lors des périodes de faible activité : cela à pour conséquence qu’il sera impossible de gérer le temps libre généré par la baisse du temps de travail.

Le salaire forfaitaire définit une rémunération fixe quel que soit le taux hebdomadaire de travail. Le maximum étant de 219 jours annuels, ce qui correspond à 8 jours de récupération, alors que les 35 heures devraient en apporter 23.

Afin de préserver la productivité, l’aménagement du temps de travail se fera sur l’année, c’est à dire par l’annualisation du temps de travail.
On recherche la « productivité globale » grâce à la « souplesse », c’est à dire la flexibilité.
Les entreprises appliqueront la réduction du temps de travail tout en « modulant sur l’’année » : les périodes de sous et de suractivité se compenseront sur 12 mois.
Les variations d’’horaires de travail pourront être annoncées 8 jours à l’’avance.
Dans ce cadre, le concept d’’heures supplémentaires (comme étant des heures exceptionnelles  payées plus) disparaît.

La durée maximum de travail sur une semaine sera de 46 heures et de 43 heures si le travail est compté sur 12 semaines.
Le compte de temps disponible pourra être débité par le patron, lors des périodes de sous activité. Il pourra également l’être à l’occasion de formations.
Nous revenons progressivement au concept féodal de « journalier », ou l’on ne sait pas quelle sera la charge de travail la semaine suivante. S’il y a du travail, cela peut aller jusqu’à 46 heures par semaine. S’il n’y en pas, nous resterons chez nous sans avoir la possibilité de planifier quoi que ce soit à l’avance. Mais le patron pourra planifier à notre place, en nous envoyant en formation sur notre temps libre, alors que la formation est typiquement ce qui augmente la « productivité globale » de l’entreprise, et doit donc se faire pendant les heures de travail.

L’objectif avoué des patrons est de réduire le temps de travail sans porter atteinte à la productivité des entreprises, à leurs gains… qui sont loin d’être les nôtres. La réalité de cet accord est qu’il permettra même de l’accroître sur le dos des salariés. Tout le texte suinte de l’idée que ce qu’il faut préserver et améliorer à tout prix est la productivité, alors que l’on embauchera uniquement « chaque fois que possible ».
Cet accord révèle ce qu’est réellement la réduction du temps de travail : un alibi et un prétexte pour faire passer la flexibilité comme méthode de travail. Cela ne coûtera pas grand chose aux patrons et fera de notre vie une activité entièrement articulée autour de leur bon vouloir. Les chômeurs, eux, restent le prétexte. Le plus surprenant est que certaines des organisations signataires osent se nommer « syndicats ».
C’est la logique même d’une recherche effrénée de rentabilité que nous remettons ne cause. Nous devons imposer le fait de travailler moins, tous et autrement.
On voit ou mène la négociation sans rapport de force. La réduction du temps de travail doit s’obtenir par la lutte. Les patrons ne comprennent que ça.

Le Syndicat de l’Industrie Informatique dénonce cet accord, et s’opposera chaque fois que possible à son application, en refusant la flexibilité et en proposant des solutions alternatives. Nous engageons tous les salariés du secteur informatique à prendre connaissance du texte de l’accord et à s’organiser au sein des entreprises pour imposer une réduction du temps de travail qui crée des emplois et améliore réellement notre vie.

Tract Altern

C’EST NOTRE LIBERTÉ QU’ON ASSASSINE !!!

La censure par le fric commence à apparaître sur le Web. La condamnation d’Altern à 405.000 frs en faveur d’Estelle Halliday prive plus de 30.000 associations et individus de leurs
moyens d’expression sur Internet.

Altern est un prestataire de services internet gratuits. Les services (ouverture et gestion de pages Web, forums, listes de diffusions) sont entièrement automatisés, ce qui permet à Valentin Lacambre de gérer seul les serveurs qui hébergent plus de 30.000 sites (dont celui de la CNT). La justice et Mme Halliday reprochent à Valentin d’être responsable de la diffusion de photos montrant Mme Halliday dans son intimité via les pages Web d’un individu “anonyme” hébergées par Altern. Valentin ne peut matériellement pas vérifier le contenu de toutes les pages Web qu’il héberge. Ce que requiert donc la justice, c’est bel et bien la disparition d’Altern en tant que fournisseur d’hébergement libre et gratuit de pages Web. Comme pretexte, on reproche à Altern l’anonymat et la liberté qu’il offre, qui techniquement n’existe pas…

Depuis, Altern a fermé. En effet, le résultat de ce procès laisse augurer un sombre avenir pour ce qui est des autres plaintes dont il est l’objet. L’une d’entre elles attaque aussi la CNT (au même tarif de 400.000 frs), pour des propos diffamatoires exprimés sur notre forum non contrôlé (l’auteur est inconnu et la page incriminée avait été supprimée).

Le résultat du procès de Valentin, c’est la disparition de la liberté d’expression sur le Web. À l’heure où les requins de tous bords essaient, à grands coups de publicité sur « l’esprit libertaire » d’Internet, de convaincre le pékin moyen de « se connecter », il semble paradoxal que ce soit justement ceux, comme Valentin, qui ont insufflé cet esprit libertaire à Internet, que l’on essaie de faire disparaître. « Wanadoo » (France Telecom) aurait-il été inquiété par Estelle Halliday, si l’un de ses clients avait posté les mêmes pages ? On peut d’ailleurs se demander pourquoi sur les centaines de sites qui montrent la nudité de Mme Halliday (payants), seul celui-ci semble avoir été poursuivi…

Le système cherche à contrôler internet. Les marchands veulent s’en emparer pour faire du “business”. Les avocats cherchent à établir une jurisprudence qui leur permettra de s’engraisser grâce aux violations des limites de la liberté d’expression. Et l’Etat, par l’intermédiaire de son « droit » et de sa « justice », cherche à éliminer ce qui pourrait porter atteinte à sa « sécurité » : la communication libre et directe, sans intermédiaire, entre individus.

L’enjeu est bel et bien de transformer le Web en un média comme un autre, contrôlé par l’argent, le politiquement correct et l’Etat, dans lequel l’individu n’a que le droit à la consommation, pas celui à l’expression.

Pour un Internet libre et non marchand,
avec et sans claviers, réagissons !

Tract BULL

Crevons la BULL de notre soumission !

Croissance, bénéfices, chiffres d’affaire records, créations de richesses…les entreprises de haute technologie liées à l’informatique, dont BULL, prospèrent.

Mais qu’en est-il pour nous, salariéEs de ces boites ?

On nous traite comme une ressource à gérer au meilleur coût, on nous vire et supprime des postes pour augmenter la productivité, les gains que nous produisons filent exclusivement dans les poches des actionnaires et dirigeants, nous n’avons jamais notre mot à dire sur la conduite de notre activité, on externalise ou vend nos unités…

Derrière ces mots il y a des réalités que nous vivons au jour le jour et qu’aucun sociologue ne pourra jamais  mieux exprimer que nous même.

NI PANAFIEU NI MAITRE !

Guy de Panafieu a décidé en mars de supprimer 1800 postes chez BULL, accompagnés de licenciements secs… 
Les actionnaires jugent que les activités « Terminaux et Cartes à puces » ne sont plus rentables alors qu’elles étaient le moteur de l’entreprise depuis longtemps. Pour arriver à leur fin, le groupe sera restructuré : abandon d’une stratégie globale et désossage du groupe par activités. Une fois de plus, le capitalisme fait vivre les actionnaires au mépris des salariéEs, et ce avec l’accord de l’Etat qui a décidé de se désengager. 
Pendant ce temps le cours de l’action monte ! L’opération semble être RENTABLE…

MAIS POUR QUI ?

Les salariéEs du secteur « Terminaux et Cartes à puces » qui ont subi les efforts permettant d’atteindre 46 % d’augmentation du chiffre d’affaire ce trimestre, sans oublier les promesses d’Hérakles et le projet Infomarket (70 Millions de Francs avec l’Espagne) sont bien récompensés ! Les actionnaires, jouant avec leurs jetons de présence, ont décidé à leur place de la revente du centre d’Angers, ce qui relève plus de la psychiatrie que de « l’entreprise citoyenne » dont ils se targuent ! L’Etat quant à lui s’apprête à laisser ses parts à Walter Butler un financier bien connu pour ses préoccupations sociales puisqu’il a repris le groupe BDDP avant de le revendre sans se soucier des salariéEs. La réaction des employéEs risque d’être d’autant plus anesthésiée que la «déstructuration » par activités permet de casser la solidarité.

Cela s’est vérifié par l’inefficacité de la lettre ouverte adressée par les syndicats traditionnels à la direction. Le Syndicat de l’Industrie Informatique, membre de la Confédération Nationale du Travail, propose quant à lui des méthodes d’action directe et de lutte qui ont déjà fait leurs preuves avec succès chez ELF ou à la COMATEC. Seule la lutte permet d’obtenir le fruit de nos revendications : semaines de 4 jours sans flexibilité, partage du temps de travail et des richesses, autogestion et licenciement des très gros salaires !

C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT S’UNIR POUR QUE LES SALARIE(E)S DE BULL NE SOIENT PAS JETES EN PATURE AUX VAUTOURS FINANCIERS ET QUE TOUTE PROTOCOLE DE VENTE  SOIT ACCOMPAGNE D’UNE GARANTIE DE MAINTIEN DE L’EMPLOI !

Genèse du Syndicat de l’Industrie Informatique de la région parisienne

Nous annonçons à la confédération Nationale du Travail la création d’un nouveau syndicat : 
Le Syndicat de l’Industrie Informatique (SII).

Nous tenons à préciser que ce syndicat n’est pas et ne sera pas un syndicat dont les membres sont des informaticiens, mais au contraire, s’adresse à l’ensemble des travailleuses et travailleurs de l’industrie et  des services informatiques.

Cette précision est d’autant plus importante que nous condamnons la logique corporatiste des autres grandes confédérations.

Pour entrer dans le vif du sujet, nos buts sont les suivants :
? défendre les intérêts économiques, professionnels et moraux des travailleuses(eurs) 
? former et organiser les travailleuses(eurs) pour l’abolition du Salariat, du Patronat et de l’Etat 
?  instaurer des conseils de travailleuses(eurs) pour la réappropriation des moyens de production de distribution et de consommation.

En outre, nous agirons selon les principes du syndicalisme révolutionnaire, notamment par la mise en œuvre de l’action directe, de l’autogestion et par l’affirmation de la lutte des classes.

Ni plus, ni moins !

Après cette petite introduction (très abstraite, très formelle), une petite présentation de l’industrie des services informatiques s’impose.

L’industrie des services informatiques regroupe l’ensemble des entreprises dont le métier cœur est la délivrance de prestations de services informatiques.

Elle regroupe les Sociétés de Services Informatiques (S.S.I.I.) entrant la plupart dans la catégorie des P.M.E et des grands groupes industriels (I.B.M, COMPAQ, …).

Ces deux types d’entreprises connaissent aujourd’hui une forte croissance car elles bénéficient d’une externalisation des départements informatiques des entreprises et d’autre part, la remise d’une grande partie du secteur public (TELECOM, SNCF,…) aux intérêts privés est une manne providentielle.

Il faut savoir qu’un ingénieur informatique, en mission, est facturé à la journée autour de 4500 francs hors taxe : le contribuable appréciera.

Les travailleuse(eurs) du secteur de l’industrie des services informatiques dépendent d’une des deux conventions collectives suivantes:  
? la convention collective de la métallurgie ; 
? la convention collective des bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils.

L’ensemble des travailleuses(eurs) des S.S.I.I. est plutôt soumis (le terme est opportun !) à la deuxième convention collective qui porte habituellement le nom d’une organisation patronale (SYNTEC) signataire de ladite convention .

En effet, cette convention est très récente (1988) et a pour réputation de pencher très favorablement en faveur des employeurs.

L’activité principale du secteur de production présent se résume souvent à la création et à l’installation de systèmes logiciels et au « consulting » : la vente de matériel est accessoire dans le chiffre d’affaire des SSII et des grands groupes industriels informatiques.

Cela induit que le chiffre d’affaire réalisé porte sur la main d’œuvre et non sur le matériel : le ratio est de l’ordre 8/1 en moyenne.

Ainsi , contrairement aux idées reçues, le progrès technologique n’a pas aboli l’extorsion de la plus-value sur la main d’œuvre.

D’ailleurs l’activité commerciale principale consiste, selon leurs propres dires, à « fourguer de la viande », à gérer des « ressources humaines ».

Bien sûr les salaires augmentent – sans proportion avec la croissance des bénéfices – mais ces augmentations profitent uniquement au personnel « hautement  qualifié » et non au  personnel administratif (employé, agent technicien,…).

Inutile d’ajouter que cette croissance d’activité infère une augmentation des heures supplémentaires non payées, car les ingénieurs et cadres ont une rémunération forfaitaire (et on n’a pas toujours la possibilité de refuser le statut de cadre) et parce que le personnel administratif  est le personnel administratif !

Avec la mise  en œuvre de la loi sur les 35 heures, il existe pour nous une opportunité à saisir par les revendications suivantes : 
? réduction à 35 heures sans heures supplémentaires ou annualisation 
? pas de réduction de salaire, ni aujourd’hui ni jamais. Les bas salaires doivent être amenés au niveau des salaires plus élevés.

Attention, il ne s’agit pas pour nous de défendre cette loi car d’une part elle fait silence sur la question salariale – a contrario, une baisse de salaire est possible notamment pour les nouveaux embauchés après la mise en application de la réduction effective du temps de travail –  d’autre par, elle autorise la semaine à 48 heures – grâce à une modulation du temps de travail – 
et enfin elle pemet d’étendre le caractère forfaitaire de la rémunération à d’autres catégories de salariés.

D’ailleurs la renégociation de la convention collective de la métallurgie le confirme.

En effet, conformément à la loi d’orientation et d’incitation à la réduction du temps de travail du 13 juin 1998, des négociations devraient s’ouvrir entre les organisations.

Notre syndicat, au delà des pétitions de principe sur l’autogestion ou les vertus de l’anarcho-syndicalisme aura pour rôle d’assurer une défense effective des travailleuses(eurs) de l’industrie et des services informatiques par un syndicalisme de combat au quotidien.

Les patrons compressen, l’État formate, libérons-nous de ce système d’exploitation !

LES PATRONS COMPRESSENT…

Ils nous pressurent à leur guise, disposant de notre temps et de notre energie pour assouvir leur volonté de pouvoir et de profit. Ils seraient même les indispensables créateurs d’emplois et de richesses. Des richesses, ils en créent : la leur. Et leur emploi, c’est notre exploitation. 
Combien d’heures supplémentaires (souvent non payées) pourraient servir à embaucher ? Travailler implique-t-il d’être obligé de négliger sa vie ?  Les DRH nous le rappellent : nous ne sommes que des « ressources humaines », gérées et exploitées en tant que telles.  
Nos chefs gagnent des mois ou des années de nos salaires en papotant « business » et gestion de leurs « ressources », que nous soyons programmeurs, secrétaires, spécialistes réseaux ou balayeurs. Et les femmes, quand il y en a, sont en moyenne payées 30% moins que les hommes… 
Enfin, nous laisse-t-on le moindre droit de regard sur le sens de notre travail ? Nous créons la richesse de ceux qui vivent de notre travail au lieu de travailler au profit de tous.

L’ÉTAT FORMATE…

Bientôt, nous passerons aux 35 heures, sensées résorber le chomage. Biensûr, toute réduction du temps de travail est un progrès pour les salariés, surtout dans l’informatique où l’ambiance « jeune cadre dynamique » ravage nos droits. Mais une  telle loi va dans le sens de l’évolution du capitalisme, la flexibilité (en France on dit « souplesse »). Et c’est ainsi qu’elle commence déjà à être appliquée: le cadre légal se met en place qui permettra aux « managers » de nous faire travailler à leur guise. Quand ils voudront et comme ils voudront. 35 h mais distribuées annuellement au gré de leurs besoins, le standard de l’emploi devenant l’intérim et le temps partiel imposé, le travail étant de plus en plus sous-traité ce qui permet de bafouer le droit du travail en toute quiétude…et les meilleurs surprises sont à venir. La légalité est chaque jour davantage avec eux.

LIBÉRONS-NOUS DE CE SYSTÈME D’EXPLOITATION !

Le syndicat ce sont des femmes et des hommes qui s’unissent et se donnent les moyens (action directe, autogestion…) de lutter contre l’exploitation et l’autorité. Certains syndicats se résignent à défendre les salariés, d’autres, dont le Syndicat de l’Industrie Informatique, luttent aussi contre l’essence de l’exploitation : l’Etat et le capitalisme (le droit que prennent certains de profiter du travail d’autres). Notre syndicat a pour vocation à défendre nos droits, à lutter au jour le jour contre tous les abus. Mais nous avons pour objectif l’abolition du salariat et de l’Etat, et nous travaillons ainsi chaque jour à batir un autre futur ou travail n’équivaudrait plus à exploitation.

Occupation de l’Association des Fournisseurs d’Accès

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU SII-RP (Paris, le 25 février 2002).

Lundi 25 février, des désobéissants, activistes des réseaux de Samizdat, fournisseur d’accès alternatif Globenet, anarcho-syndicalistes de la CNT, etc, ont ete interpeller l’Association des Fournisseurs d’Accès et de service internet (AFA) dans ses locaux à la Défense. En effet, la Loi sur la Sécurité Quotidienne (LSQ) votée fin novembre a fait des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) des auxiliaires de justice.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, cette loi contient de nombreuses atteintes graves aux libertés individuelles et a la liberté d’expression et de publication. Elle oblige les fournisseurs a conserver l’ensemble des données techniques de connexion de toute communication électronique pendant un an, fournissant ainsi un outil de surveillance des échanges d’une portée sans précédent. Par ailleurs, elle limites les possibilités de protection des données personnelles par la cryptographie et légalise les possibilités de perquisition et d’écoute électronique.
En contrepartie de leur collaboration, les fournisseurs d’accès ont obtenu le droit de commercialiser les données de connexion ainsi collectées.
Les désobéissants ont été rappeler à l’AFA, qui regroupe les principaux FAI français, qu’ils resteront vigilants.
Ils leur ont demande:

  • d’informer l’ensemble de leur utilisateurs sur les dispositions contenues dans la loi sur la conservation des données de connexion,
  • de permettre clairement a leurs utilisateurs de refuser toute exploitation commerciale de ces données,
  • d’agir dans la plus grande transparence, en informant les utilisateurs des réquisitions a leur encontre, en publiant des statiques régulières de ces réquisition, et en dénonçant toute tentative d’abus.

Cette action entre dans le cadre des 10 jours de désobeissance sociale organises par le Forum de l’Insoumission et de la Désobéissance auquel s’associe le CNT SII-RP
En tant que syndicalistes et qu’acteurs des réseaux de communication numérique, nous nous sentons particulièrement concernés par les nombreuses mesures liberticides contenues dans la LSQ. Aussi, nous appelons nos adhérents et sympathisants à participer aux actions organisées durant ces 10 jours (cf http://forum.samizdat.net)


Texte diffusé pendant l’occupation :

LA LIBERTÉ N’A PAS DE PRIX

Les dispositions de la Loi sur la Sécurité Quotidienne (LSQ) concernant l’utilisation de l’Internet et des outils informatiques de publication et de communication représentent une grave atteinte aux libertés individuelles et à la liberté d’expression et de publication.

Au nom de la « sécurité » sont ainsi étendus les pouvoirs de la police et de la justice pour surveiller les échanges, les sites et services consultés, ; sont aussi limités les possibilités de protection des données personnelle par la cryptographie ; sont légalisées les possibilités de « perquisitions » et d’écoutes électroniques.

En clair, en France comme dans de nombreux pays, les échanges via l’Internet sont désormais sous haute surveillance.

Mais ces dispositions vont aussi plus loin puisque la loi impose désormais aux opérateurs de communications électroniques (fournisseurs d’accès et de services en particulier) de se transformer en véritables auxiliaires de police qui conserveront des données sur les activités de tous les internautes et en faciliteront l’accès à la police et la justice.

Un rôle de « collaborateurs » qui, étrangement, ne semble pas trop déranger les tenants de la prétendue « nouvelle économie » des réseaux pourtant si prompte à parler de la «liberté » et de « l’esprit libertaire » de l’Internet dans leur communication commerciale.

Dans les semaines précédant l’adoption de la LSQ les fournisseurs d’accès et de services Internet sont intervenus pour obtenir des parlementaires des aménagements de la loi… non pour défendre les libertés des internautes, mais pour obtenir des « compensations » financières pour leur collaboration : l’obligation de conserver pendant un an l’ensemble des données de connexion des internautes ne leur posant visiblement qu’un problème de budget ! On place sa conscience où l’on peut !

Cette compensation ils l’ont finalement arrachée grâce à l’ajout au troisième alinéa de l’article 29 de la loi d’une disposition autorisant « Les opérateurs [à] réaliser un traitement de ces données en vue de commercialiser leurs propres services de télécommunications, si les usagers y consentent expressément et pour une durée déterminée. »

En d’autre terme, moyennant un vague addendum à des contrats que personne ne lit jamais (et qui leur en donnera formellement notre accord), les « providers » nous ficheront, et financeront cette activité en vendant les données nous concernant.

Par notre action symbolique de désobéissance sociale d’aujourd’hui nous, activistes des réseaux et militants syndicalistes, entendons dénoncer ces atteintes aux liberté et à l’intimité de chacun, et affirmer avec détermination que nous serons particulièrement vigilants quand aux contenus des données conservées et leur exploitation.

  • Nous appelons tout un chacun à se mobiliser contre la la Loi sur la Sécurité Quotidienne (LSQ) par tous les moyens nécessaires : en participant à l’initiative de la Saisine citoyenne du conseil constitutionnel contre la LSQ
  • Nous demandons aux fournisseurs d’accès et de service qu’ils prennent l’engagement de la plus grande transparence :
    1. Offrir le plus clairement possible aux utilisateurs la possibilité de refuser la commercialisation de leurs données.
    2. Permettre à celles et ceux qui autoriseraient cette commercialisation de savoir très précisément quelles données sont conservées et quel usage en est fait.
    3. D’informer précisément les utilisateurs et les utilisatrices de toute réquisition judiciaire les concernant et donner à tout abus ou tentative pour obtenir des informations supplémentaires toute   la publicité qui s’impose.
  • Enfin, nous appelons l’ensemble des utilisateurs, concepteurs, intervenants des réseaux de communication à tout mettre en œuvre pour garantir le respect de la vie privée, de l’intimité, ce qui passe par le développement, le déploiement et l’utilisation massive de technologies informatiques de protection des données et échanges personnels.