Archives mensuelles : janvier 2011

Non à l’etat d’alerte décrété en Espagne!

Communiqué de presse du 30 décembre 2010

Non à l'état d'alerte décrété en espagne !

Face à la grève des aiguilleurs et contrôleurs aériens, le gouvernement espagnol bafoue les droits constitutionnels en décrétant l’état d’alerte.

Jeudi 30 décembre 2010 – Paris – Le gouvernement espagnol a déclaré l’état d’alerte pour répondre à la grève des aiguilleurs et des contrôleurs aériens. Cela suppose la militarisation de l’espace aérien espagnol pour une durée indéterminée. Un conflit qui relève du monde du travail a donc provoqué la suspension, à effets pratiques, des droits constitutionnels et l’intervention de l’armée. Cette situation exceptionnelle est en vigueur depuis le 4 décembre et n’a pas été levée ; elle risque de devenir indéfinie si le gouvernement ne trouve pas une solution convenable au conflit qui l’oppose aux contrôleurs.

Ceci est un antécédent gravissime, car il suppose la suspension, à effets pratiques, des droits constitutionnels – et donc du droit de grève, entre autres, dans n’importe quel secteur. Ceci pourrait être, à l’avenir, pris comme une mesure d’exception, efficace de l’avis du gouvernement, pour mettre fin à n’importe quel mouvement de grève et pour réprimer toute riposte sociale.

La problématique de fond relève d’une mauvaise gestion, de la part du gouvernement, dans un conflit qui date de loin et qui l’oppose de façon récurrente à une corporation : le problème qui se pose ici est tout d’abord la mauvaise gestion de la part du gouvernement, qui a favorisé la privatisation d’AENA (Aéroports espagnols et navigation aéronautique) et l’enrichissement de la classe patronale. En effet, le gouvernement a décidé de vendre AENA pour percevoir l’argent qui lui est nécessaire afin de payer la dette publique. Ensuite, la promulgation de l’état d’alerte
comme mesure pour résoudre un conflit d’ordre social suppose une des plus fortes attaques contre le droit du travail et les droits sociaux, jamais subies en Espagne depuis la consolidation de la démocratie, en 1982.

Le recours à l’armée est donc l’issue de secours prise par le gouvernement pour résoudre les problèmes sociaux qu’il a lui-même provoqués !

Ceci n’est pas nouveau : la crise et ses effets sont devenus les arguments en or qui justifient le mépris absolu et l’autoritarisme du gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero. Ainsi donc
ce gouvernement, qui se veut socialiste, fait le choix d’agir à coups de décrets-loi, en refusant le droit à la négociation collective, le droit du travail et les droits sociaux.

Face à la violence de l’état, de la classe patronale et de leurs sbires, la grève et le non accomplissement des règles sont tout aussi légitimes.

C’est pourquoi la CNT française manifeste son indignation contre la militarisation, de l’espace aérien espagnol. La CNT, en solidarité avec l’ensemble des travailleurs et la CGT – espagnole, dénonce l’attitude autoritaire du gouvernement espagnol qui, incapable de résoudre les manières par la voie démocratique, fait ainsi preuve d’une claire dérive néolibérale.

Le Secrétariat International – CNT

Valls et Sarkozy main dans la main contre la justice sociale !

Communiqué de presse du 5 janvier 2011

Valls

De Manuel Valls à Nicolas Sarkozy, les désirs de régressions sociales sont toujours aussi vifs au sein d’une classe politique au service des possédants.
En 2011 ce sera décidément toujours aux mêmes qu’on essaiera de faire payer pour les plus riches. A moins que…

Paris, le 5 janvier 2011 – Alors même que le patronat considère que «le problème des 35h a été résolu» dixit la CGPME, alors que certains à l’UMP ne voient plus de problèmes dans les 35h, alors que la moyenne du temps de travail annuel des français est plus élevée que celle de nombreux pays (Allemagne,Pays-Bas), Manuel Valls tente de recycler la fétide recette sarkozyste du «Travailler plus pour gagner moins» en appelant à augmenter la durée du temps de travail au-delà des 35h.

Pourtant la réforme des 35h n’avait pas été uniquement constituée d’avancées sociales. En effet le passage aux 35h, qui s’était fait en dehors d’une lutte sociale d’ampleur avait coûté cher aux travailleurs : instauration de l’annualisation du temps de travail qui a largement empiétée sur la vie privée des salariés, obligation de produire autant en 35h qu’en 39h, allègements de charges supplémentaires qui sont venues assécher un peu plus les ressources des organismes de solidarité, tels les caisses de retraites. C’est d’ailleurs en bonne partie à cause des déficits créés par ces milliards de cadeaux fiscaux que
les régimes de retraites sont devenus déficitaires et que le gouvernement a pu mettre en place son projet de destruction des retraites par répartition.

A l’autre bout du système capitaliste, Sarkozy prépare une nouvelle réforme, au bénéfice des plus riches en annonçant la fin de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, qui rapporte près de 4 milliards par an. Ce cadeau fiscal est une nouvelle fois emblématique de la collusion d’intérêts qui règne au sommet du pouvoir : en effet Neuilly, la ville du président, est la 2ème ville française comptant le plus d’imposables soumis à l’ISF, devant Lyon, Marseille ou Nice. Cela est surtout à mettre en parallèle avec la «revalorisation» du Smic au 1er janvier qui s’est une nouvelle fois faite selon les minima en vigueur, au mépris
de tous ceux qui produisant les richesses de notre pays, vivent un quotidien de galères.

Ces deux faits illustrent bien l’équation en vigueur depuis plus de trente ans. La productivité des salariés est toujours plus forte, et le pays plus riche, mais la part de ces richesses revenant au monde du Travail est en régression constante par rapport aux profits et le chômage de masse perdure.

Au contraire des discours de ces escrocs, la CNT défend donc légitimement le partage du travail et des richesses. Concrètement cela doit passer par une hausse substantielle des salaires, en priorité les plus bas, par la poursuite de la diminution du temps de travail et par la résorption du chômage grâce au partage du travail entre tous et toutes.

2010 a été l’occasion d’un mouvement social de grande ampleur, qui même s’il n’a pas été victorieux, a permis de remettre au goût du jour les pratiques d’un syndicalisme de combat : assemblées générales décisionnelles, grèves reconductibles, blocages…. Ce sont ces pratiques que les syndicats de la CNT continueront de faire vivre en cette année 2011 car les victoires des travailleurs
ne peuvent que passer par la réappropriation de leurs luttes : c’est nous qui travaillons, alors c’est nous qui décidons !

Le Secrétariat Relations Médias de la CNT

Creads : une start-up qui invente le travail gratuit

Creads, le cost killer !

Ridiculisés, les cost-killers qui ne connaissent que l’offshore pour réduire les coûts de production : Une start-up répondant au nom de Creads, et se définissant comme une agence de communication participative en ligne propose à ses clients de faire travailler gratuitement les internautes pour réaliser leur projets. Vous avez un site Web à créer ? Vous n’avez pas envie de financer un emploi ? Vous n’avez pas envie d’avoir affaire à un employé raleur qui renâcle devant les contraintes du travail ?

Creads a trouvé la solution : Elle lance un concours sur internet, et le gagnant voit son projet retenu avec une petite récompense. Plus de 30 000 gogos recrutés sur les blogs, les forums et bien sur Facebook se sont fait une joie d’exprimer leur créativité pour la gloire. Et tant pis pour l’emploi. Tant pis pour le code du travail. Pas de mutuelle à payer, pas de congés à payer.  Le client y trouve son compte  en décernant un prix de quelques centaines d’euros pour « l’heureux gagnant » dont Creads prélèvera la moitié.

En moins d’un an d’exercice, Creads a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 150 000 euros et compte le tripler cette année.  Tant qu’elle trouvera des amateurs, des retraités, ou des graphistes free-lance (50% des créatifs inscrits), elle pourra détruire un peu plus le marché du travail et les avantages sociaux des travailleurs.

Source : La Tribune

Les risques psycho-sociaux : le stress

Plus de 97 % des DRH déclarent que le bien-être psychologique des employés est un enjeu important pour l’entreprise et précisent que c’est un levier pour améliorer les relations internes, attirer les talents, augmenter la compétitivité et la productivité. Les salariés marquent un intérêt plus marqué : 2/3 le jugent « très important » contre 55 % des DRH. Et pourtant, la réalité des entreprises, et en particulièrement des SSII, est tellement éloignée de ce paradis fantasmé.

La mécanique du stress

Le stress est une réaction physiologique naturelle du corps pour répondre à une agression.

Pour réagir à une agression ponctuelle, le corps va secréter des hormones : les catécholamines (adrénaline, noradrénaline, dopamine). Elles ont pour effet d’alimenter en oxygène, cerveau, muscles, et cœur et de stimuler le cœur, en augmentant la fréquence cardiaque, la pression artérielle, et la température du corps. Puis vient la sécrétion d’autres hormones : les glucocorticoïdes qui alimentent les muscles en sucres. Ces hormones ont la particularité d’être régulés par des récepteurs dans le système nerveux central qui en arrête la production en cas de surabondance dans l’organisme. Une fois que l’agression a disparu, le corps reprend son rythme normal.

Mais il peut arriver qu’une situation de stress dure : C’est le stress chronique (par opposition au stress aigu qui répond à une alarme ponctuelle). Le corps est alors en réaction permanente et les capacités de l’organisme sont débordées. Le système nerveux central qui régule la sécrétion d’hormones devient inefficient. L’organisme, produit toujours plus d’hormones jusqu’à en être submergé. A force d’être activé, il s’épuise

Les agressions : Quelles sont elles ?

Globalement, le stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Mais, dans les faits, il existe un nombre conséquent de facteurs responsables du stress chronique au travail. Si 20 % des salariés européens estiment que leur santé est affectée par des problèmes de stress au travail, ce chiffre monte beaucoup plus haut dans les métiers de l’informatique tant les facteurs déclenchant y sont nombreux.

  • Facteurs liés à la tâche ou liés au contenu même du travail à effectuer

Parmi ces facteurs, il y a la fois les exigences quantitatives. Il est très fréquent sur les projets d’avoir à tenir des délais avec des charges de travail totalement incohérentes. Qui n’a pas connu les affres des semaines précédant les mises en production ?

Il y a également les exigences qualitatives. Les projets étant de plus en plus standardisés, la qualité doit être maintenue, malgré la surcharge de travail.

L’inadéquation entre les compétences et la nature des tâches sur la mission est également une source de stress importante puisqu’elle oblige le salarié à se former sur son temps de travail tout en censé être pleinement productif pour la tâche demandée. Les sociétés qui trafiquent les CV pour placer des prestataires ou celles qui envoient leurs prestataires sur des mission en se disant que le profil correspond »à peu près » au poste ont une lourde responsabilité dans le stress de leurs salariés, et dans ses conséquences sur leur santé.

La fragmentation de plus en plus poussée des taches, dans un cycle en V qui se complexifie avec l’apparition de l’offshore fait aussi partie de ces facteurs. En ne comprenant plus le sens de travail parce que le fait de n’être plus qu’un maillon d’une longue chaîne de conception décidée en haut lieu, le sens du travail accompli avec la satisfaction d’observer l’objet réalisé s’amenuise fait perdre de sons sens au travail, et alourdit le sentiment de contrainte dans la balance effort à fournir/résultat accompli.

  • Facteurs liés à l’organisation du travail

Parmi ces facteurs, il y a tout d’abord la mauvaise planification des tâches et une répartition trop rarement contrôlée.  Les projets font souvent une étude théorique en amont qui ne colle jamais à la réalité : Qui n’a jamais été sommé d’interrompre une tâche qu’il était en train de faire pour en commencer une autre ? Qui n’a pas eu son rythme de travail imposé par des demandes à devoir réaliser immédiatement ?

L’impression des missions confiées est aussi un facteur de stress important. Un salarié qui ne sait pas précisément ce qu’un employeur ou un client attend de lui, ni sur quelle base, il sera évalué, ne pourra que stresser en se demandant ce qui pourra lui satisfaire son désir de reconnaissance, que ce soit en perspective d’évolution de carrière, en augmentation de salaire, ou autre.

La précarité de certains contrats de sous-traitance, et la pression qui s’exerce en particulier sur les indépendants sont également des facteurs de stress, quand certains intervenants ne savent pas quoi demain sera fait alors que ceux de l’intégrateur, ou ceux de la société correctement référencée auront plus de facilité à envisager leur avenir sur le poste

La réorganisation incessante du travail est aussi une autre source de stress importante très répandue dans les SSI, que ce soient sur les projets, ou pour les personnels administratifs travaillant au siège, d’autant plus qu’au fur et à mesure des fusions dans le grand monopoly capitalistique, nos cultures latines se heurtent de plus en plus souvent aux méthodes de gestion anglo-saxonnes.

  • Facteurs liés aux relations de travail

Le fait que les projets soient confiés à des intervenants de plusieurs sociétés sous-traitantes, avec chacune leurs propres intérêts à défendre entraînent souvent des conflits psychologiques, très difficiles à surmonter, comme à chaque fois qu’il y a un conflit dans une autorité qui donne des ordres contradictoires : Dois je satisfaire le client ou l’intégrateur quand ils me donnent des ordres incompatibles ?

La multiplication des sociétés intervenantes sur un même projet entraîne des situations de concurrence et de conflit qui n’aident pas à un bon soutien psychologique de ses collègues, comme cela est plus facilement entre salariés d’une même entreprise.

Il faut préciser ici quelque chose d’important. Les relations de travail peuvent être pourries par un management incompétent, mais aussi par un management autoritaire. Ce management autoritaire n’est pas forcément un excès de zèle d’un manager, mais découle de méthodes management théorisés et enseignées (méthode Hoshin, Lean management, pyramide de Maslow etc..). Dans les théories enseignées aux managers, il est commun de penser qu’il y aurait un mauvais stress (celui qui rend malade), et un bon stress (celui qui permettrait une meilleure implication dans le travail et une plus grande motivation des salariés). Mais ces notions de « bon stress » et « mauvais stress » n’ont aucune valeur scientifique. Il n’y a scientifiquement que deux formes de stress, le stress aigu et le stress chronique qui ont des répercussions différentes sur l’organisme.

Au-delà du management autoritaire, il y a encore une étape supplémentaire lorsqu’un manager n’hésite pas à se livrer au harcèlement moral pour pousser un salarié à la démission.

Pour les femmes, il y a aussi le harcèlement sexuel  qui peut exister. Le monde de l’informatique est encore un monde qui a beaucoup de retard dans sa vision des rapports hommes/femmes. Et être une femme dans une SSII est encore trop souvent un handicap lourd à porter.

  • Facteurs liés à l’environnement physique et technique

Le travail en bureau paysager, ou « open space » est aussi une source incommensurable de stress. Comment être serein quand on doit travailler des journées entières en se demandant si quelqu’un derrière vous ne regarde pas ce qu’il y a sur votre écran ? Ou lorsque l’on doit avoir une communication téléphonique privée que tout le monde peut entendre ?

  • Facteurs liés à l’environnement socio-économique de l’entreprise

Ces facteurs aussi sont nombreux dans l’industrie informatique.

La nature même de la prestation est un facteur important. N’avoir que des contacts sporadiques avec le personnel du siège qui est censé vous suivre mission après mission ne permet d’avoir le sentiment de soutien qu’un salarié est en droit d’attendre lorsqu’il est confronté à des problèmes qui lui apparaissent insurmontables chez son client. L’éloignement en mission n’aide pas non plus à aider le salarié à aller pousser la porte du médecin du travail.

La menace de l’intercontrat, la menace de l’offshore viennent aussi se rajouter. L’intercontrat est souvent vécu comme quelque chose de dévalorisant. Les SSII font beaucoup pour que les salariés en intercontrat éprouvent un sentiment d’inutilité (obligation de se présenter au siège pour y faire des tâches indues, voire rien du tout) et de culpabilisation (prise en compte du nombre de jours facturés dans les évaluations de fin d’années, alors que le placement en mission est le travail des commerciaux ou des responsables du staffing)

Depuis quelques années est aussi apparue la peur de l’offshore. La mode de sous traiter le développement dans des pays à bas coût, quand ce ne sont pas des pans entiers des projets ou des TMA a mis une énorme pression sur les salariés qui doivent tenir compte de la menace de voir leur travail disparaître s’ils ne sont pas assez performants.

Enfin, aussi bien dans les SSI que dans les entreprises de télémarketing, l’absence de stratégie d’investissement à long terme a aussi rôle. Pendant que l’industrie peut décider de plans industriels donnant une visibilité sur plusieurs années, les salariés des SSII subissent, eux, directement, les conséquences des résultats financiers immédiat de leur entreprise. Quand le seul objectif de la SSII est de préserver la marge bénéficiaire pour soutenir le cours immédiat de l’action, le manque de visibilité sur l’avenir et le sentiment de précarité viennent aussi mettre beaucoup de pression sur le salarié.

Les conséquences : c’est du perdant-perdant

Il est évident qu’épuiser l’organisme à force de stress n’est pas sans conséquence.  La production n’y gagne rien avec la chute de productivité des salariés ou le taux d’absentéisme par maladie

Le stress nuit à la fois  à l’efficacité économique de l’entreprise et au bien être des travailleurs. Il ne s’agit pas de s’étendre sur le premier point ; ce serait plutôt le travail du Syntec ou du Medef. Et pour nous, la vie et la santé des travailleurs valent bien plus que n’importe quel cours d’action ou n’importe quelle marge bénéficiaire. C’est aux patrons de se demander  dans quelle mesure, la stimulation par l’effet de peur leur rapporterait plus que l’effet de blocage.  Nous n’aborderons donc ici que les conséquences du stress sur la santé et la  vie des salariés. Et ces conséquences sont aussi nombreuses que les facteurs de stress : troubles musculo-squelettiques, troubles cutanés, troubles du sommeil, trouble de l’appétit, maux de tête, nervosité accrue, affaiblissement des barrières immunitaires, surmenage, burn-out, accidents vasculaires cérébraux, artériosclérose, ruptures d’anévrisme, infarctus, dépressions, et même suicides (le grand tabou du patronat français)

Les ravages psychologiques du stress peuvent être impressionnants à la lecture de l’actualité, mais les risques physiologiques ne doivent pas être négligés tant il font des ravages. En effet, les maladies cardio-vasculaires déciment bien plus que les suicides, et même bien plus que les accidents de la route. Et, une très grande partie d’entre elles, notamment pour les hommes, sont liés au stress professionnel. Les études montrent que le sentiment d’oppression au travail pouvait multiplier par 2,5 les risques d’artériosclérose au niveau de la carotide par rapport à des salariés non soumis au stress.

Quant aux risques psychologiques, ils ont des conséquences qui peuvent être catastrophiques. Avec le burn-out, vient la démotivation, la perte d’estime de soi pour ne pas avoir atteint les objectifs attendus sans pouvoir prendre le recul nécessaire pour se rendre compte qu’ils étaient inatteignables. Pour peu que le salarié ait surinvesti dans son travail, c’est la dépression qui prend la suite parce que c’est son monde qui s’effondre. Et il est tellement facile de surinvestir dans son travail dans l’informatique avec la porosité entre vie privée et vie professionnelle mise en avant dans tant d’entreprises du secteur. Combien d’entreprises vendent leur réputation à leurs propres salariés ? Quel célèbre éditeur de jeu vidéo, quel cabinet de conseil prestigieux, quel grand éditeur de logiciel ne vend pas à ses propres employés la fierté d’appartenir à un fleuron du monde de l’informatique qui vaut bien qu’on lui sacrifie sa vie privée ?

Le dernier risque au bout de la dépression, est le suicide. Le Medef est l’un des touts derniers syndicats patronaux d’Europe, à toujours refuser de faire et de publier des statistiques sur le suicide en entreprise. Mais pourtant, les faits divers s’accumulent et qu’ils ciblent particulièrement les SSII, et nous savons tous que si cette triste comptabilité devait être tenue, elle mettrait en évidence que toute la propagande des entreprises pour vendre leurs métiers aux jeunes qui sortent de l’école, ne vaudrait pas plus que les discours d’Ali le comique, le ministre de l’information de Saddam Hussein qui annonçait la défaite des troupes américaines pendant que les chars américains rentraient dans Bagdad.

Ne pas subir le stress

Il n’y a pas de secret pour se prémunir du stress au travail et de ses nombreuses conséquences ; Il faut  apprendre à dire non à sa hiérarchie : Non au commercial qui cherche à imposer une mission déqualifiante, ou une mission trop éloignée, mal définie, ou ne pas laisser croire au client que l’on a toutes les compétences pour le poste quand elles ont été inventées par le commercial, non au directeur de projet qui cherche à imposer des horaires tardifs ou des astreintes le week-end pour tenir le délai, non à la succession de travaux urgents devant être réalisés immédiatement en dehors de toute planification, non aux ordres contradictoires entre les différents décideurs d’un projet, non  aux managers qui ne savent s’exprimer qu’en vociférant, non aux différentes stratégies pour monter les intervenants les uns contre les autres.

Enfin, il ne faut pas se laisser enfermer dans l’isolement. Tu n’es pas seul. Le syndicat est là !

G8 du Web à Deauville, les 26 et 27 mai 2011

Selon le journal, Le Monde, Nicolas Sarkozy a décidé d’organiser son G8 du Web à l’occasion du G8 2011 qui se tiendra, les 26 et 27 mai à Deauville.

Les géants du net comme Google, Facebook et Twitter y sont invités.

Ce G8 devrait a pour propos d’aborder plusieurs grandes thématiques comme la lutte contre la cybercriminalité, la pornographie et la pédophilie, la propriété intellectuelle, et la problématique fiscale.

Il s’agira concrètement de coordonner les moyens des différents états pour verrouiller un peu plus le net pour en faire un peu plus un outil marchand.

Le choix des invités, des multinationales de l’informatique comme uniques interlocuteurs pour conseiller les chefs d’état ne présage rien de bon de ce G8.

A nous informaticiens, de nous y inviter, qu’ils le veuillent  ou non. Ce n’est pas à une poignée de dirigeants de décider de l’avenir du monde, ni du web.

Déconstruire Foxconn


Deconstructing Foxconn from Jack Qiu on Vimeo.

Foxconn est le premier fabricant mondial de produits électroniques. Il produit par exemple les iPhones, iPods, Nokias, etc. Il emploie plus de 900.000 travailleurs en Chine. Au cours des cinq premiers mois de 2010, le monde a été choqué de voir une série continue de suicides. Quelles en sont les causes? Cette vidéo est un support pour le rapport «Les travailleurs sont des machines: la gestion militaire de Foxconn »

Source : SACOM

Inde : Nokia refuse de reconnaitre les syndicats chez ses sous-traitants

3.500 ouvriers , travaillant 12 heures par jour et qui gagnent au mieux 121$ par mois, chez le fournisseur de l’entreprise Nokia BYD Électronique à Chennai ont tenu un sit-in d’une durée de trois jours et pourtant l’entreprise refuse toujours de reconnaître le syndicat des travailleurs et de négocier de meilleures conditions.

Pendant ce temps, à Foxconn-Inde dans une zone économique voisine de Nokia, des centaines de travailleurs continuent à répondre d’accusations criminelles pour avoir fait grève et l’entreprise refuse toujours de reconnaître le syndicat.

La campagne LabourStart lancé le 15 Octobre pour réclamer la libération des centaines de travailleurs Foxconn emprisonnés a généré près de 5000 messages de protestation et les travailleurs ont été libérés.

Maintenez la pression et envoyer un autre message au gouvernement du Tamil Nadu aujourd’hui pour appuyer la demande et des travailleurs de Foxconn Electronics BYD pour la reconnaissance du syndicat.

Source : Labourstart

Conseil national du numérique : Une naissance placée sous le signe du népotisme

Eric Besson, le ministre socialo-sarkoziste de l’économie numérique a nommé Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister et frère de l’ancienne secrétaire d’Etat au Numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a la tête du groupe de travail chargé de mettre en place le conseil national du numérique qui sera chargé d’orienter le gouvernement pour les prochains projets de lois concernant internet, montrant ainsi qu’il est plus facile de chasser le sans-papiers que le conflit d’intérêt et les liens du sang.

Au moins, peut on espérer que cette girouette qui avait déposé un projet de loi en 2003 contre les DRM et la loi DADVSI avant de chanter les louanges des mêmes DRM dans son Plan Numérique 2012, change suffisamment encore d’opinons au cours de ses futures trahisons, pour en rendre son ministère ingérable et ruiner toutes les tentatives de mise sous tutelle de l’internet

Wikileaks : une lutte asymétrique contre une transparence à deux vitesses

Suite aux révélations de câbles diplomatiques par Wikileaks, une polémique a été lancée par les tenants de la raison d’état qui ont crié à la dictature de la transparence.

Il est évident qu’un état qui doit se donner les moyens d’assurer son existence a besoin, par commodité, de maintenir le secret sur certaines de ses pratiques, notamment dans les domaines militaire, diplomatique, ou dans le maintien de l’ordre intérieur. Cela devient très ironique lorsque le même état ose se présenter comme étant démocratique, puisqu’il serait dirigé par des représentants élus par le peuple, alors que ce peuple ne serait pas jugé suffisamment apte à connaître tous les éléments sur les pratiques au pouvoir de ceux qu’ils sont sommés choisir pour décider de leurs vies.

Et l’ironie est double lorsque ces dirigeants pour se faire élire vont flatter les instincts sécuritaires, et pour ce faire exigent sans cesse plus de transparence des individus dans la société. Ainsi, les valets de la raison d’état nous ont vendu la généralisation de la vidéo-surveillance, de la biométrie, l’acquisition de drônes par la police pour surveiller cités sensibles et manifestations contestataires, le prélèvement génétique dans les commissariats et gendarmeries, le foisonnement de fichiers policiers comme le STIC (bientôt fusionné avec le JUDEX sous le nom ARIANE), l’EDVIRSP, le FRG, le SDRF et tant d’autres. Tout ceci au nom de la transparence de nos vies. Pour s’assurer le contrôle social, l’état a besoin de rendre nos vies les plus transparentes possible. Combien de fois avons-nous entendu que lorsque l’on a rien à se reprocher, on n’a rien à cacher, et que pour que notre « sécurité » soit assurée, il faut être prêt à renoncer à un peu de ses libertés en acceptant de dévoiler toujours un peu plus son mode de vie ?

Les méthodes hors-la-loi de Wikileaks prennent toute leur justification dans ce rapport de force disproportionné où la transparence deviendrait une dictature lorsqu’elle s’appliquerait à un état, en même temps que celui-ci exigerait toujours plus de transparence de la part de ses citoyens.

Cette asymétrie de la transparence existe aussi dans le monde de l’entreprise, et particulièrement dans les entreprises de l’informatique. De plus en plus, les entreprises cherchent à avoir connaissance de la vie privée de leurs salariés que ce soit lors du processus d’embauche, ou bien plus tard lors de la vie en entreprise. Recruter des retraités de l’armée dans les services de ressources humaines est de bon ton pour s’assurer que des enquêtes soient menées finement sur le personnel. Et de la même façon, le goût du secret pour les décisions de la direction rend difficile, pour le personnel, l’accès aux informations sur la vie  de l’entreprise. Mais au moins, les entreprises ( à l’exception des coopératives qui n’ont pas ces pratiques de confidentialité paranoïaque), n’ont pas elles, la prétention de s’afficher comme étant des lieux de démocratie, comme peuvent le faire les états.

La collusion des états avec le système banquier a permis de lancer une tentative d’asphyxie financière de Wikileaks en bloquant les paiements en ligne sur le site. La riposte  ne s’est pas fait longtemps attendre avec les attaques par déni de service des sites de Paypal, Visa et MasterCard grâce au logiciel téléchargeable gratuitement  LOIC (Low Orbit Ion Cannon).

De telles attaques par déni de service ont déjà été jugées en France, et ont abouti à de lourdes amendes. Et le fait que le ministre de l’économie numérique Eric Besson, soit monté au créneau pour dénoncer la cybercriminalité de Wikileaks et des attaques par déni de service, n’est pas très encourageant pour l’évolution du droit Français en la matière. Mais dans une lutte asymétrique, l’informatique restera longtemps un terrain sur lequel les états ne seront pas prêts de réussir à imposer leur pouvoir de coercition sur la masse organisée des individus pour s’assurer le contrôle social dont ils rêvent.